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Nouveaux produits de synthèse

 

 

pss_presentation.jpg Présentation

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L’abréviation NPS est généralement utilisée en France en référence aux Nouveaux produits de synthèse.

Ils désignent un éventail très hétérogène de substances qui imitent les effets de différents produits illicites (ecstasy, amphétamines, cocaïne, cannabis, etc.). Leurs structures moléculaires s’en rapprochent, sans être tout à fait identiques. Cette spécificité leur permet, au moins à court terme, de contourner la législation sur les stupéfiants ; certains sont classés, d’autres n’ont pas de statut juridique clair. Généralement achetés sur Internet, les NPS sont connus soit par leurs noms chimiques, soit à travers des noms commerciaux.

Il convient toutefois de préciser que dans le cadre du système rapide d'échange d'informations (Early warning system), l'Union européenne intervient sur les Nouvelles substances psychoactives (New psychoactive substances en anglais soit NPS). La définition européenne des NPS recouvre toutes les substances qui ne sont pas contrôlées au niveau international et dont un mésusage est nouvellement constaté. Selon cette définition, qui n’est pas celle ici retenue, les NPS peuvent donc être des médicaments ou bien des plantes.

Les principaux NPS présents dans l’Hexagone sont des cannabinoïdes de synthèse, proches du delta-9-tétrahydrocannabinol (THC, le principe actif du cannabis), des phénéthylamines, se rapprochant soit de la MDMA soit du LSD, recouvrant ainsi une large variété de substances dont les cathinones, plus proches de la MDMA. Il existe plusieurs autres classes chimiques de NPS (aminoindanes, indolkylamines, etc.), dont la consommation est moins souvent observée.

Les présentations commerciales des NPS posent le problème de la connaissance du consommateur sur la véritable nature des contenus. Elles entretiennent un doute sur le caractère synthétique des produits (présentation sous forme d'herbe), ou utilisent des formes qui suggèrent que les compositions et les dosages sont préalablement contrôlés.

Or, il existe une grande variabilité des dosages entre les NPS, et par conséquent des effets ressentis et/ou indésirables.

Référence :

 

pss_production_offre.jpg Production / offre

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La plupart des NPS identifiés jusqu'à aujourd'hui en Europe par le réseau EWS ont été principalement produits puis importés de Chine et, dans une moindre mesure, d'Inde. Dans l'UE, selon l'Observatoire européen, seuls la Pologne et les Pays-Bas ont signalé des productions de NPS sur leur territoire.

Identification des nouvelles substances

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Entre 2007-2008, années des premières identifications en France de molécules considérées comme étant des NPS, et 2014, le nombre d’identifications était en constante augmentation avec un accroissement important à partir de 2011. En 2015, ce nombre recule mais reste tout de même élevé, au-dessus du niveau de 2013. Ainsi durant cette année, 43 nouvelles molécules ont été identifiées sur le territoire français dont 8 pour la première fois en Europe. Le rythme actuel des identifications s’est depuis ralenti. Au total, 368 nouvelles substances ayant circulé au moins une fois en France ont été recensées depuis l’apparition des premières molécules. En Europe, on dénombre plus de 897 nouveaux produits de synthèse depuis 1997.

Références :

 

Pour télécharger la liste des nouveaux produits de synthèse identifiés (classement par famille), en France depuis 2000 (mise à jour le 14.04.2022), veuillez cliquer ici.

 

pss_consommation.jpg Consommation

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Au niveau européen, il existe de fortes différences de prévalence entre les États membres. Ainsi, la consommation de NPS en France semble plus limitée que dans d'autres pays (Irlande, Royaume-Uni et Pologne). Toutefois, dans des enquêtes menées au niveau national et sur des échantillons représentatifs, ces produits ne sont pas cités spontanément par les personnes interrogées (Baromètre de Santé publique France ou Enquête sur la Santé et les Consommations lors de l'Appel de Préparation À la Défense - ESCAPAD).

Cependant, le large écho accordé par les médias (écrits, audiovisuels et Internet) suite à l'interdiction de la méphédrone en avril 2010 a participé à alimenter un intérêt croissant pour ces produits de la part de sous-groupes de consommateurs bien spécifiques (proches de l’espace festif gay, les « e-psychonautes », les usagers de l’espace festif commercial, les usagers de drogues inscrits dans un poly-usage ou les usagers chroniques de cannabis)..

Usages à 17 ans

Dans l’enquête ESCAPAD 2017, comme en 2014, une question permettait de décrire les usages de NPS chez les jeunes en fin d’adolescence. Au total, 3,8 % des jeunes de 17 ans déclarent avoir déjà consommé un produit imitant les effets d’une drogue. Cependant, seuls 11,8 % d’entre eux ont précisé de quel produit il s’agissait, principalement un cannabinoïde de synthèse.

Reférences :

 

pss_consequences.jpg Conséquences

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À l’heure actuelle, les risques à long terme de l’usage de ces produits, c’est-à-dire leur toxicité chronique ou leur potentiel de pharmacodépendance sont très peu connus. Des études s’avèrent nécessaires pour réaliser cette évaluation. Les premières études sur les effets et la toxicité chez l'homme ont commencé à paraître en 2012.

Cependant, des alertes sanitaires sont régulièrement diffusées concernant la circulation de molécules dont la composition où le dosage peuvent générer des incidents sanitaires graves.

Références :

 

pss_perceptions_opinions.jpg Perceptions / opinions

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Compte tenu de leur diffusion très restreinte en France, les NPS ne font pas l’objet d'opinions spécifiques en population générale.

Des comportements très différents sont constatés selon les groupes d'usagers parmi lesquels une diffusion des NPS est observée.

Les connaisseurs, essentiellement présents sur les forums, ont des comportements qui s'inscrivent dans le courant du « psychonautisme ». C'est à dire qu'ils voient dans ces produits un moyen de modifier sciemment leurs sens, soit dans un but d'introspection, soit pour le simple fait d'expérimenter ces modifications. Pour ces personnes, les molécules qui captent le plus leur intérêt ont été créées dès les années 1970 et la multiplication des NPS leur apparaît comme la conséquence de la création d'un marché à destination du plus grand nombre, sans lien avec le courant dont ils se réclament.

Parmi les groupes évoluant dans les espaces festifs alternatifs ou commerciaux, les comportements adoptés sont différents. Le public inséré sur un plan socio-économique rencontré en club associe positivement les prix bas à la pureté et à la puissance des effets. Dans l'espace festif alternatif, les consommateurs en font une interprétation qui semble inverse : le prix bas évoque un mauvais produit et donc une « arnaque ». Ils semblent également davantage craindre la puissance des produits.

Les usagers ayant déjà eu une expérimentation passée des opiacés (patients sous traitement de substitution, polyusagers centrés sur les opiacés) semblent traverser deux phases distinctes de perceptions en direction des substances. La première est marquée par l'ambivalence, entre l'excitation de la nouveauté et la crainte d'effets indésirables importants. La seconde montre une intégration de manières de consommer spécifiques au produit concerné.

Références :

 

pss_cadre_legal.jpg Cadre légal et orientations publiques récentes

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L'arrêté du 27 juillet 2012 a représenté un changement majeur dans la manière dont le classement des nouveaux produits de synthèse est réalisé. Jusqu'alors il était procédé à des classements individuels, molécule par molécule. Avec cet arrêté, pour la première fois, le législateur a eu recours à une approche dite « générique ». Une grande part des cathinones se trouvent ainsi être classées par un seul texte.

Au-delà de ces mesures, l'identification des nouvelles substances est un défi technique pour la France comme les autres États membres de l'Union européenne. Elle demande une collaboration entre laboratoires au niveau national mais également au niveau européen via le Early Warning System. C’est pour l’instant par l’intermédiaire de ce réseau européen que les laboratoires partagent leurs connaissances, l’identification d’une substance par l’un d’entre eux étant rapidement diffusée aux partenaires.

Référence :


Plus d'infos en vidéo :

 

 
 

 


Dernière mise à jour : mai 2022