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Cocaïne et crack

 

 

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La cocaïne (ou chlorhydrate de cocaïne) est un alcaloïde extrait de la feuille de coca. Puissant stimulant du système nerveux central, cette molécule agit sur les systèmes dopaminergiques, sérotoninergiques et adrénergiques. Elle se présente sous forme de poudre blanche, consommée le plus souvent par voie nasale (sniff), parfois pulmonaire (inhalation de fumée ou de vapeurs par voie orale ou nasale) ou intraveineuse (injection).

La cocaïne base, qui circule sous l’appellation « crack » ou « free base », est un dérivé du chlorhydrate de cocaïne, résultant de l’adjonction de bicarbonate ou d’ammoniac. Cette transformation permet une cristallisation de la poudre en petits cailloux, destinés à être fumés et plus rarement injectés. Les effets de la cocaïne base sont beaucoup plus puissants que ceux du chlorhydrate. Leur apparition est plus rapide (1 à 2 minutes contre 15 à 30 minutes), mais leur durée est beaucoup plus courte (10 à 15 minutes contre environ une heure), ce qui conduit les usagers à une multiplication des prises.


Référence :    

 

pss_production_offre.jpg Production / offre

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Saisies

Depuis une trentaine d’années, les saisies de cocaïne ne cessent d’augmenter en France. Si lors de la décennie 1990, celles-ci atteignaient en moyenne plus de 1,8 tonne par an, elles s’élevaient à 5,3 tonnes dans les années 2000 et à plus de 11 tonnes dans les années 2010.
En 2022, les saisies ont atteint un record avec 27,7 tonnes contre 26,5 tonnes en 2021 et 13,1 tonnes en 2020. Cette évolution est la conséquence de plusieurs facteurs :

1) La très forte croissance de la production de cocaïne en Amérique latine et particulièrement en Colombie d’où provient la majeure partie du chlorhydrate consommé en France. Depuis le début de la décennie 2010, la production dans ce pays a plus que triplé passant de 384 tonnes en 2011 à 1400 tonnes en 2022

2) La diversification des routes de la cocaïne avec le rôle important des Antilles françaises comme zones de transit vers la métropole et plus récemment de la Guyane française comme source directe à travers le trafic de mules. En 2022, 55 % de la cocaïne saisie dont la provenance était connue venait des Antilles et de la Guyane.

Référence :

Teneur et prix

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Une augmentation très nette de la pureté de la cocaïne est observée depuis dix ans avec un taux moyen observé sur le territoire français qui atteint 66,1 % en 2021 contre 45,8 % en 2011 (SNPS, 2021). La cocaïne vendue contient fréquemment des produits de coupe qui ont également des effets psychoactifs (lévamisole, paracétamol, caféine, hydroxyzine, lidocaïne).

Le prix du gramme de chlorhydrate de cocaïne a augmenté depuis 2010 mais il diminue depuis 2018. Le prix courant est passé de 70 euros le gramme à 65 euros (données OFAST). L’accessibilité de la cocaïne est facilitée par des ventes fractionnées (au demi-gramme à 30 ou 40 € ou pour des petites sommes : « pochons » vendus pour 15 ou 20 €).

Le prix de la « galette » de crack (qui peut permettre 3 à 5 consommations) varie entre 10 et 20 euros. La cocaïne vendue déjà basée (crack) est consommée exclusivement en région parisienne et dans les Antilles françaises. En métropole, la vente de crack est présente à Paris dans le nord-est de la capitale et en Seine-Saint-Denis.

Références :

 

pss_consommation.jpg Consommation

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Un usage de moins en moins rare en population générale

La cocaïne, sous sa forme chlorhydrate, est le produit illicite le plus consommé en France après le cannabis : le nombre d'expérimentateurs de cocaïne en France parmi les 11-75 ans est estimé à 2,1 millions de personnes en 2017. La part des 18-64 ans ayant expérimenté la cocaïne a été multipliée par quatre en deux décennies (de 1,2 % en 1995 à 5,6 % en 2017).

L’usage dans l’année est déclaré par 600 000 personnes. L’usage actuel comme l’expérimentation concernent toujours deux à trois fois plus les hommes que les femmes. L’usage au cours de l’année concerne en premier lieu les 18-25 ans (2,8 %) et les 26-34 ans (3,4 %), pour régresser ensuite et s’effacer au-delà de 55 ans.

En 2022, parmi les jeunes âgés de 17 ans, le niveau de l'expérimentation de la cocaïne est de 1,4 % (1,3 % chez les filles et 1,5 % chez les garçons). Dans la même population, l’expérimentation du crack est marginale avec 0,4 %.

Une estimation produite à partir des données des centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) estime à 42 800 (40 900-44 700), le nombre d’usagers de 15-64 ans consommant de la cocaïne basée en 2019 en France contre 12 800 (12 000-14 000) en 2010. Par ailleurs, dans les centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD), entre 2015 et 2019, la part des personnes déclarant un usage de cocaïne (chlorhydrate ou basée) dans le mois est passé de 50 à 69%.

Références :

 

pss_consequences.jpg Conséquences

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La consommation de cocaïne et de crack, qu’elle soit ponctuelle ou chronique, peut avoir un impact sur la santé physique et psychique des usagers. Ces conséquences peuvent survenir quels que soient le mode d’administration, la quantité et la fréquence de l’usage.

En termes d’effets, la cocaïne est souvent décrite comme un désinhibiteur qui induit des sensations de toute-puissance, d’hyperactivité. Les effets décrits sont aussi une augmentation des émotions ainsi qu’une excitation et un sentiment d’euphorie. Le dépassement de soi, le sentiment de jouissance font également partie des effets recherchés par les consommateurs.

Les complications somatiques les plus souvent rencontrées sont cardiaques, ou neurologiques (accident vasculaire cérébral, convulsions, etc.). Les complications pulmonaires interviennent quant à elles quasi exclusivement chez les usagers de crack, du fait du mode de consommation (inhalation de vapeurs).

Le sniff de cocaïne provoque des lésions de la cloison nasale, parfois rapidement en cas de consommation intensive, il peut aussi engendrer une anesthésie buccale. Enfin, les pratiques à risques liées à l’injection et au partage de matériel (pailles pour la cocaïne, pipes pour le crack) peuvent être à l’origine d’infections bactériennes (abcès cutanés locaux, septicémies) ou virales (VIH, VHB et surtout VHC).

Par ailleurs, dans les heures qui suivent la prise de cocaïne, peuvent apparaître des crises de paranoïa, d’angoisse, d’agressivité et de violence parfois associées avec des hallucinations auditives, visuelles et sensorielles. La paranoïa induite par la cocaïne peut être accompagnée d’un syndrome de recherche compulsive du produit, plus particulièrement chez les usagers de crack.

La cocaïne n'entraîne pas de dépendance physique, mais elle génère une forte dépendance psychique.

Les recours aux soins

Dans les CSAPA, entre 2015 et 2019, la part des patients pris en charge pour une consommation de cocaïne ou de crack/cocaïne basée, est passée respectivement de 10 % à 18 % et de 3,9 % à 9,6 %. Parmi la file active des personnes prises en charge en CSAPA en 2019, les patients dont la cocaïne est la substance consommée posant le plus de difficultés, représentent 4,6 % des personnes prises en charge (soit 14 500 personnes en 2019 pour 7 900 en 2015).

Référence :

La mortalité liée à la consommation de cocaïne en nette hausse

L’implication de la cocaïne, au moins en partie, dans les décès en relation avec l’abus de médicaments et de substances a augmenté au cours des dernières années, passant de 9 % à 22 % des décès entre 2013 et 2019, soit 110 décès en 2019 (données Enquête DRAMES 2019, CEIP-A Grenoble-ANSM).

 

pss_perceptions_opinions.jpg Perceptions / opinions

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Perception en population générale

Selon l’Enquête sur les représentations, opinions et perceptions sur les psychotropes (EROPP), plus des trois-quarts des Français (76 %) âgés de 15 à 75 ans considèrent que la cocaïne est une drogue dangereuse dès son expérimentation, juste derrière l’héroïne. La proportion de personnes partageant cette opinion marque le pas pour la première fois depuis 1999 (ils étaient 85 % à le penser en 2013). Malgré la diffusion dans la population et l’image assez positive dont jouit encore cette drogue dans certains cercles, les opinions à son sujet, à l’instar des autres produits (notamment licites), se sont durcies ces dernières années. Ainsi, 82 % des Français estiment que les usagers de cocaïne sont dangereux pour leur entourage et beaucoup refusent de les exonérer de leur part de responsabilité, au prétexte d’une maladie ou d’antécédents familiaux difficiles.

Référence :

 

pss_cadre_legal.jpg Cadre légal et orientations publiques récentes

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La cocaïne, qu'elle soit sniffée ou fumée, sous forme de poudre (chlorhydrate de cocaïne) ou basée (crack, free base), est un produit classé stupéfiant et son usage est interdit. En acheter, en consommer, en détenir, en donner, en revendre, en produire, en transporter ou conduire après en avoir consommé sont autant d'infractions à la loi, passibles de sanctions lourdes devant les tribunaux, quelle que soit la quantité de produit incriminée.

La loi prévoit un volet de répression du trafic et des profits issus du trafic qui a été renforcé, depuis la fin des années 1990, par une trentaine de lois. Les peines prévues ont été aggravées, allant, pour certains trafics de stupéfiants, jusqu’à la réclusion criminelle à perpétuité et de forts montants d’amende (jusqu’à 7,5 millions d’euros pour la production, la fabrication, l’importation, le transport ou la vente de produits stupéfiants).


Plus d'infos en vidéo :

 

 
 

 


Dernière mise à jour : décembre 2023