« Antalgique » et « analgésique » sont pratiquement toujours employés comme des synonymes. En thérapeutique, ils désignent des médicaments qui suppriment ou atténuent la douleur.
Le classement de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), initialement développé en 1986 pour les douleurs cancéreuses, puis étendu aux autres douleurs, constitue actuellement la référence au niveau international. Ce classement considère 3 classes d’antalgiques à utiliser par pallier, en fonction de l’intensité de la douleur.
Une autre classification des anti-douleurs, publiée en 2010 (Beaulieu et al., 2010), est également utilisée en pratique. Elle répond aux limites de la classification OMS, rencontrées dans la lutte contre la douleur : développée pour des douleurs dites « nociceptives » (du fait de leur mécanisme d’apparition), elle apparait inadaptée à d’autres mécanismes de la douleurs (douleurs d’origine neuropathiques surtout). Le modèle des paliers correspondant à l’intensité de la douleur favoriserait l’escalade thérapeutique. Cette nouvelle classification est fondée sur ces différents mécanismes de la douleur et inclut dans les réponses thérapeutiques spécifiques à chacune, les médicaments antalgiques, mais aussi les médicaments utiles mais développés pour d’autres indications (par exemple médicaments antispastiques).
Les médicaments antalgiques opioïdes sont à l’origine de dépendance, voire d’addiction. Contrairement aux idées reçues, les opioïdes de pallier II ne sont pas moins addictogènes que ceux des palliers III.
Référence : Pierre Beaulieu, David Lussier, Franck Porreca, Anthony Dickenson (Dir.). Pharmacology of Pain. International Association for the Study of Pain (IASP), pp. 622, 2010. ⟨hal-00661449⟩