Adressé à l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) : principales évolutions du phénomène des drogues et des toxicomanies en France
Rapport national à l'OEDT - 2006
Les rapports nationaux sont des documents dont la version finale est rédigée en anglais.
Les versions françaises mis à disposition sur ce site sont des documents intermédiaires, intégrant déjà pour la plupart une couverture et des titres en anglais, prédéterminés par l'OEDT.
L'année 2005 n'a pas apporté de véritables changements concernant les politiques en direction des drogues. Le seul évènement majeur fut la tentative de classification du Subutex® comme produit stupéfiant, afin de lutter contre le mésusage et le marché noir. Cette mesure, mal ressentie par les professionnels de la santé publique, n'a finalement pas été adoptée.
Les résultats de deux enquêtes en population générale, le Baromètre Santé et ESCAPAD, mettent à jour un recul de la consommation de tabac, tant en population générale que chez les jeunes; la stabilisation à un niveau relativement élevé de l'usage du cannabis; et l'augmentation de l'usage de stimulants, en particulier la cocaïne et dans une moindre mesure les amphétamines. La stagnation de la consommation d'alcool coïncide avec la pérennisation de nouvelles pratiques (outre l'ivresse, le binge-drinking).
Un évènement particulièrement médiatisé fut la publication des résultats de l'enquête SAM (Stupéfiants et Accidents Mortels). L'ensemble des accidents de la route ayant occasionné en France métropolitaine au moins un décès entre octobre 2001 et septembre 2003 ont fait l'objet d'une analyse afin de mesurer les effets de la consommation du cannabis et de l'alcool au volant. S'il est démontré que, toutes choses égales par ailleurs, l'usage de cannabis augmente le risque d'accident mortel par 1.8, la consommation d'alcool a un effet sensiblement plus fort, la probabilité étant multipliée par 8, et par presque 15 en cas de mélange des deux substances (voir le Selected Issue consacré aux drogues au volant).
Pour sa part, le dispositif TREND a mis à jour la consommation croissante de la cocaïne, qui profite de la baisse des prix moyens pour s'affranchir de ses limites traditionnelles (classes socio-économiques élevées) et conquérir de nouveaux publics (étudiants, jeunes cadres, milieux artistiques). L'héroïne est devenue plus visible, en particulier dans les milieux festifs et techno. Enfin la part de la méthadone dans la substitution a augmenté, sans pour autant remettre en cause la position dominante de la BHD®.
Les demandes de traitement enregistrées en 2005 par RECAP (Recueil Commun sur les Addictions et les Prises en charge) dans les CSST ambulatoires permettent de décrire les principales caractéristiques des personnes prises en charge par le système de soins spécialisés pour leurs problèmes liés à l’usage de drogues. La population accueillie dans les CSST en 2005 est majoritairement masculine (à 80 %) et jeune (60 % ont moins de 30 ans). Près de la moitié des demandes de traitement est imputable à l’usage de cannabis (48 %). La place du cannabis comme premier produit à l’origine de la prise en charge en CSST, encore plus marquée chez les primo-consultants (67 %), s’explique par la création en 2004, au sein de la plupart des CSST, de consultations spécialisées pour les usagers de cannabis. Viennent ensuite les problèmes liés à l’usage d’héroïne et de cocaïne, qui sont à l’origine de la consultation pour respectivement 31 % et 6 % des personnes accueillies en CSST.
Résumé des Selected Issues.
Drug use and related problems among very young people
Pour des raisons techniques, les usages de drogues des plus jeunes restent relativement moins bien connus que ceux des adolescents âgés de plus de 15 ans. Le croisement de plusieurs enquêtes en population générale est une réponse possible pour combler cette lacune. A l'instar des adolescents plus âgés, tabac, alcool et cannabis sont les produits les plus communément cités par les moins de 15 ans, l'usage d'autres produits demeurant marginal. Une différenciation selon le sexe apparaît très précocement.
Cocaine and crack – situation and responses
Bien que repérée en France depuis le début du XXè siècle, la cocaïne s'est caractérisée par son usage modéré, confiné à certaines catégories sociales bien particulières - aisées milieux artistiques. Un accroissement sensible de la consommation a cependant pu être constaté à partir de la décennie 1990, et l'accès au produit est de plus en plus facile. Le crack a connu une diffusion concomitante mais son usage en métropole est restreint à une population plus marginalisée. Ces différences se traduisent par des modalités de prises en charges distinctes, par un personnel qui n'est pas toujours sensibilisé.
Drugs and Driving
Les résultats de l'analyse SAM (Stupéfiants et Accidents Mortels), recensant l'ensemble des accidents de la route ayant occasionné au moins un décès sur les routes françaises entre 2001 et 2003, ont été publiés en 2005. Entre autres résultats marquants, toute chose égale par ailleurs, l'usage de cannabis multiplie le risque d'accident mortel de 1.8; la consommation d'alcool de presque 8; le mélange des deux substances de près de 15.
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