En 2023, le site TREND Nouvelle-Aquitaine a mené ses investigations autour de l’offre de stupéfiants, de l’évolution des consommations dans les espaces de la marginalité urbaine ainsi que dans les espaces festifs techno.
Le rapport met en lumière les trois principales voies d’approvisionnement (routière, maritime et postale) pour la région Nouvelle-Aquitaine. Les trafiquants peuvent recourir à la sous-traitance pour transporter les drogues, à la mutualisation des achats pour limiter les coûts et recruter des acteurs extérieurs à la région pour gérer des réseaux. La tendance à la professionnalisation des livraisons, amorcée depuis plusieurs années, se poursuit dans les zones urbaines. Des violences et tensions entre réseaux sont rapportées, avec des règlements de compte, des séquestrations et la présence d’armes. Les prix des principaux produits sont présentés à la fin de cette section.
Le rapport décrit en premier lieu la visibilité des usages de cocaïne basée, de Ritaline® et de kétamine au sein des CAARUD. Trois groupes d’usagers ont retenu notre attention en 2023 : les Géorgiens, consommant essentiellement des produits médicamenteux et présentant des difficultés dans la prise en charge liées à la barrière de la langue ; les femmes, qui font l’objet d’une stigmatisation et de vulnérabilités sociales et sanitaires spécifiques ; et les Mineurs Non Accompagnés, dont les usages se concentrent toujours autour de la Ritaline® et du Lyrica®, qui peuvent toujours s’engager dans des pratiques violentes et délinquantes et connaissent des difficultés liées à l’instabilité de leur situation sociale et administrative. Les problématiques sanitaires des usagers des CAARUD sont ensuite décrites, avec un focus consacré aux conséquences sanitaires spécifiques liées aux usages de cocaïne basée. Cette deuxième partie s’achève en abordant le manque des moyens humains et financier, les difficultés d’accès au soin et à l’hébergement, les violences et les tensions avec les riverains qui rendent difficiles les conditions de travail des équipes des CAARUD.
Le rapport présente dans un premier temps les pratiques et trajectoires des chemsexeurs. Les usages des chemsexeurs se concentrent toujours autour de la 3-MMC et dérivés et du GHB/GBL, avec des pratiques de slam et des échanges économico-sexuels. Les problématiques sociales et sanitaires des chemsexeurs sont liées aux risques de perte de contrôle de l’usage, aux complications postinjection, aux contaminations virales, au consentement et au stress post-traumatique. Les chemsexeurs sont davantage visibles dans les structures de prise en charge bordelaises qu’à Pau, Poitiers et Périgueux. Ce rapport s’achève sur la description des tendances en espaces festifs techno, avec une visibilité des usages de 3-MMC en clubs et rave parties urbaines, de fréquents usages de kétamine, et, en free parties, des enjeux autour de la vente de protoxyde d’azote et d’une plus grande visibilité de la cocaïne basée.