Substances psychoactives, usages et marchés. Tendances récentes à Metz et en Grand-Est en 2023

Certaines formes d’approvisionnement, marginales il y a encore quelques années, sont désormais clairement implantées sur le territoire. Permettant de réduire certaines contraintes chez les consommateurs (notamment les délais d’attente pour se fournir, les déplacements ou les incertitudes sur la qualité des produits), les livraisons à domicile et les dispositifs numériques spécifiques au deal viennent désormais compléter les modalités de trafic plus traditionnelles, comme les ventes en appartements ou les « fours ».
Les observations portent encore sur les caractéristiques du territoire et les contrastes qui s’opèrent selon les départements, la livraison par voie postale, la tendance chez de nombreux consommateurs à s’approvisionner en produits spécifiques (truffes de psilocybine, produits de synthèse, graines de cannabis, etc.) sur des sites hollandais semi-légaux, le développement croissant de cultures locales d’herbe de cannabis à toutes les échelles de trafic, etc.
Un renouvellement progressif des publics (plus divers) et des organisations (plus jeunes) du milieu techno dit « alternatif ». L’observation met également en évidence des évènements de plus en plus « cadrés » depuis la fin du covid. Il semblerait que de moins en moins de regroupements se produisent dans l’illégalité. Par ailleurs, des consommations de produits caractéristiques du milieu festif techno (cocaïne, MDMA, produits de synthèse, etc.) s’établissent dans des évènements dits « commerciaux » ou des festivals plus populaires. Sur ces lieux, les dispositifs de RDR sont plutôt bien acceptés. Ils sont appréhendés comme des gages de sécurisation des personnes et associés à des dispositifs d’interventions sanitaires – ce qu’ils ne sont pas.