L’OFDT lance un appel à candidatures ciblé pour pourvoir trois places de membres du collège scientifique (sur 20 membres) - Mandat 2024-avril 2027.
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L’OFDT publie ce jour une note visant à synthétiser et actualiser les connaissances sur les usages illicites de kétamine, fondée sur près de vingt ans de données collectées notamment à travers le dispositif Tendances récentes et nouvelles drogues (TREND).
Substance aux propriétés hallucinogènes et dissociatives, la kétamine, synthétisée pour la première fois dans les années 1960 et utilisée en médecine pour ses effets anesthésiques, apparaît dans les usages festifs français à la fin des années 1990, portée par le mouvement techno alternatif. Sa consommation reste marginale en population générale, y compris chez les jeunes, comparée à d’autres produits tels que la MDMA ou la cocaïne. Ainsi, en 2023, en France, 2,6 % des adultes âgés de 18 à 64 ans avaient expérimenté la kétamine et 0,6 % en avaient fait usage dans l'année précédant l'enquête.
Depuis les années 2010, les observations menées par le dispositif TREND révèlent toutefois une diffusion progressive de la kétamine auprès de publics plus variés sur le plan socioculturel, mais déjà familiers des usages de drogues. Cette expansion s'accompagne d’un changement de représentation : longtemps perçue comme une substance dangereuse, notamment en raison de son usage en médecine vétérinaire et de l’intensité de ses effets, la kétamine est désormais associée à une diversité de fonctions que lui assignent les usagers – recherche d’hallucination, d’effets stimulants, soulagement de souffrances psychiques ou physiques, gestion d’autres usages problématiques comme l’alcool, les opioïdes ou les médicaments psychotropes. Les contextes de consommation se diversifient également, des évènements festifs variés (clubs, festivals, etc.), des consommations solitaires ou au chemsex.
Parallèlement, la disponibilité du produit s’accroit : baisse des prix, multiplication des réseaux d’approvisionnement et meilleure accessibilité ont favorisé une diffusion plus large. Ce processus de diffusion n’est pas sans rappeler celui des cathinones, initialement cantonnées au chemsex, et dont l’usage s’est progressivement étendu à des publics plus diversifiés au cours des années 2020.
Au-delà de la dépendance, les observations les plus récentes mettent en évidence des dommages importants sur la santé, notamment des troubles urinaires ou néphrologiques, chez les usagers réguliers. Ces évolutions soulèvent des enjeux de santé publique : approfondir la connaissance de ces pratiques, adapter les stratégies de prévention et de réduction des risques et former les professionnels à ces usages.