Substances psychoactives, usagers et marchés. Tendances récentes à Lyon et en Auvergne-Rhône-Alpes en 2023

La tendance de fond au niveau des trafics concerne principalement la segmentation des activités à différents niveaux des réseaux, ainsi que le fort cloisonnement (des équipes et des individus) qui peut en résulter.

Des espaces de marginalité urbaine toujours plus éloignés des centres-villes

Le rapport présente l’évolution des profils des usagers qui les fréquentent, ainsi que leurs espaces de vie et de consommations toujours plus excentrés des centres-villes. Une attention spécifique est portée aux territoires situés en banlieues lyonnaises où les scènes de consommations sont d’autant plus importantes qu’elles se situent à proximité directe de points de vente. Les usages de cocaïne-basée et de Lyrica® sont abordés plus particulièrement, au vu de l’importance de leurs conséquences sanitaires et sociales, largement rapportées cette année encore. De manière transversale, les problématiques d’accès à l’hébergement/logement et aux soins sont également soulignées, et mises en perspective avec leurs conséquences sur les consommations de produits.

Des espaces payants délaissés dans les milieux festifs, 

2023 semble marquée par une tendance à la moindre fréquentation des espaces payants au bénéfice des scènes alternatives (free party, « calage ») ou à l’entrée gratuite (bar, open-air) au motif d’un argument financier, également mobilisé pour justifier l’usage de certaines drogues au détriment de l’alcool dans les espaces commerciaux. La mixité des publics s’en trouve toujours plus importante (frontières moins marquées entre les scènes alternatives et commerciales, porosité avec les espaces festifs LGBTQIA+1). Concernant les usages de produits, la kétamine reste toujours très présente, dont la consommation s'ajoute (voire se substitue) à celle de drogues plus habituelles comme le cannabis, la MDMA ou la cocaïne (dont l’usage par voie fumée s’observe de plus en plus). Les cathinones apparaissent plus régulièrement (et au-delà de la seule 3-MMC), et le protoxyde d’azote circule dans des espaces de convivialité qui dépassent les scènes festives organisées. S’agissant du chemsex, la stabilité du phénomène (vis-à-vis des profils d’usagers comme des modalités d’organisation) laisse néanmoins apparaitre le recours plus fréquent en 2023 aux pratiques de « chemsex à distance ». La kétamine est venue s’ajouter de manière plus systématique au duo habituel que constituent les cathinones et le GBL dans ces soirées.

Type de publication
Rapports
Date de publication
Auteur(s)
TISSOT
Nina
Édité par
OFDT
Nombre de pages
67
Drogue(s) et addiction(s)
Alcool
Benzodiazépines
Cannabis
Cocaïne et crack
GHB
Héroïne et opioïdes
Kétamine
LSD et champignons
MDMA/ecstasy et amphétaminiques
Nouveaux produits de synthèse
Poppers
Protoxyde d'azote
Autres
Thématiques
Offres et marchés
Prévention/Réduction des risques
Usagers
Population(s) spécifique(s)
Adultes
Espace festif
Publics précaires
Territoires
Auvergne-Rhône-Alpes
Dispositif d'enquête et d'observation
Enquêtes sociologiques et qualitatives
Système d’alerte sanitaire