Études et recherches

 

Année 2019

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    Financés par l’Assurance maladie, les Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour les usagers de drogues (CAARUD) sont des structures médico-sociales qui ont pour mission de limiter l’impact des consommations de drogues, en particulier les infections virales et la mortalité par surdose, en informant sur les risques liés aux différentes substances et à leurs modalités de consommation, en permettant l’accès à du matériel de consommation réduisant ces risques (seringues stériles, filtres, pailles, pipes à crack, embouts…) et en favorisant l’accès aux soins et aux droits sociaux (Article L.3411-8 du Code de la santé publique).
    Les CAARUD remplissent chaque année un rapport d’activité type qui permet de décrire de façon globale et homogène l’activité de ces centres. Ce rapport de synthèse présente les données d’activité de l’année 2018.
    Pourquoi les adolescents ont-ils recours aux produits psychoactifs ? Quels sont leurs modes d’entrée dans ces consommations et avec quelles attentes, quelles pratiques et quelles représentations ? Comment certains en viennent-ils à s’installer dans une consommation régulière alors que d’autres parviennent à limiter et contrôler leur usage ? Pour explorer ces questions, l’OFDT a lancé en 2014 une vaste enquête qualitative baptisée ARAMIS (Attitudes, Représentations, Aspirations et Motivations lors de l’Initiation aux Substances psychoactives). Pendant trois ans, près de 200 jeunes âgés de 13 à 18 ans, issus de milieux sociaux et de territoires diversifiés, ont été interrogés en face-à-face en France métropolitaine.
    Après une première synthèse des résultats, ce rapport approfondit quelques points marquants de l’étude suivant trois axes d’analyse : les contextes d’initiation ; les représentations des produits ; les motivations d’usage et les dynamiques des trajectoires de consommateurs.
    Pour poursuivre et renforcer l’analyse des trajectoires d’installation dans des pratiques de consommation, une nouvelle édition d’ARAMIS sera conduite à partir de 2020. Elle permettra d’observer l’évolution des représentations dans les générations suivantes d’adolescents (nés à partir des années 2000) et d’élargir l’observation aux jeunes adultes (18-23 ans).
    Afin d’explorer les problématiques liées aux usages de substances dans le cadre du programme « Un chez soi d’abord », l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies a réalisé en 2018 l’étude APROCHES, en partenariat avec l’université Aix-Marseille (EA3279) et le CREAI-Midi-Pyrénées (Centre régional d’études, d’actions et d’informations en faveur des personnes en situation de vulnérabilité). Ce programme propose aux personnes souffrant de troubles psychiques sévères qui sont sans abris, un logement en tant que locataire, accompagné d’un suivi régulier par une équipe pluridisciplinaire.
    Conduite en réponse à l’appel à projets général 2016 - volet Prévention, de l’IReSP, cette recherche s’est attachée à caractériser la population des consommateurs à risque d’une part et à éclairer les effets du dispositif sur les usages de produits en les reliant à l’expérience et aux trajectoires de vie des personnes d’autre part. Le volet quantitatif de la recherche a reposé sur une étude randomisée réalisée auprès de 703 personnes. Des entretiens semi‐directifs approfondis ont par ailleurs été menés auprès de 23 personnes volontaires.
    Dans un contexte où le déploiement du programme « Un chez soi d’abord » sur le territoire a été décidé, ambitionnant l’ouverture de 20 sites offrant 2 000 places d’ici à 2023, cette recherche met en évidence que l’approche globale du programme a clairement sa place dans la gamme des réponses sanitaires proposées. « Un chez soi d’abord » permet d’améliorer non seulement la situation des personnes en grande précarité mais aussi leurs problématiques addictives en prenant en compte les dynamiques générales dans lesquelles les bénéficiaires sont inscrits.
    En 2017, une expérience pilote a été lancée sur 10 mois pour poser les bases d’une démarche « d’allers-vers » dans 14 points de vente FDJ® en faveur des joueurs problématiques de jeux d’argent et de hasard. Cette approche a reposé sur l’intervention directe de professionnels de l’addictologie (intervenants « Addictions sans substance ») en points de vente afin de créer une passerelle entre le monde des bars et le secteur de l’addictologie, de sensibiliser détaillants et joueurs sur le soutien disponible en CSAPA face au jeu problématique.
    L’évaluation menée par l’OFDT interroge l’acceptabilité de cette initiative auprès des clients et des détaillants des 14 points de vente impliqués. Elle dresse les enseignements tirés à l’issue de l’expérimentation quant aux principes d’intervention et formule un ensemble de recommandations dans la perspective de son renouvellement et de sa transférabilité.
    Ce portrait de territoire, conçu par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), propose un état des lieux complet des consommations de substances psychoactives et de l’offre médico-sociale dans le champ des addictions observées dans la région PACA en 2017. Il s’appuie sur l’ensemble des sources disponibles les plus récentes : enquêtes en population générale, statistiques administratives, enquêtes auprès des professionnels des dispositifs d’accueil et de soins aux personnes souffrant d’addictions (CSAPA, CAARUD, consultations jeunes consommateurs) et dispositif TREND.
    Afin de mieux documenter le phénomène du chemsex en France, l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies a réalisé en 2018, à la demande de la Direction générale de la santé, une enquête sociologique qualitative.
    Dénommée APACHES (Attentes et PArcours liés au CHEmSex) celle-ci s'est appuyée sur des entretiens semi‐directifs approfondis réalisés auprès de 37 hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH). Ce travail permet d'analyser la dynamique des trajectoires individuelles et l’expérience du chemsex, du point de vue des personnes impliquées dans ces pratiques.
    Dans un contexte de montée d’inquiétudes et de signaux sanitaires associés, ce rapport rédigé par Maitena Milhet fait également le point sur les données de prévalence disponibles et recense un panel d’outils et interventions ayant fait preuve de leur intérêt en matière de réduction des risques et des dommages (RdRD) et d’accompagnement des personnes en difficulté.
    Dès 2004, le Service-en-amont, équipe de prévention du Centre Les Wads/CMSEA s’engage dans la réduction des risques et des dommages (RDRD) en milieu festif sur le territoire lorrain. En 2010, de jeunes bénévoles sont associés au dispositif afin de soutenir le travail d’un intervenant professionnel et offrir écoute, conseils préventifs et matériels de RDRD auprès de jeunes « fêtards », en particulier des « teufeurs » du milieu électro-alternatif. Le programme prend alors une dimension communautaire et de prévention par les pairs.
    Ce programme original a été évalué par l’OFDT en 2017, à la demande du porteur auprès la Commission interministérielle de prévention des conduites addictives (CIPCA). L’analyse met en perspective le relevé d’indicateurs de réalisation, une enquête en ligne auprès de teufeurs lorrains et la consultation de décideurs territoriaux, de professionnels de santé, de l’application de la loi, de l’événementiel musical, etc., ainsi que d’utilisateurs du dispositif (organisateurs de soirées ou usagers).
    L’évaluation conclut à la pertinence et l’utilité du dispositif tout en mettant en lumière des freins structurels, intersectoriels ou inter-institutionnels dont un manque de communication et d’articulation entre champs de la santé et de l’application de la loi. Un ensemble de recommandations est énoncé dans les périmètres d’action du porteur du dispositif, de l’ARS, des chefs de projets « Drogues et dépendances ».
    L’étude Circé (Circulation, consommation et échanges de substances psychoactives en milieu carcéral) conduite entre 2016 et 2018 se propose d'éclairer la question du marché des drogues en prison. Au total, près de 70 entretiens qualitatifs avec différents acteurs du monde pénitentiaire : détenus et ex-détenus (hommes, femmes, mineurs), professionnels pénitentiaires et personnel soignant ont été réalisés. Cette recherche, réalisée dans le cadre de l’appel à projet lancé par la Direction de l’Administration pénitentiaire au titre du fonds de concours « stupéfiants » géré par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA), dresse un état des lieux des substances psychoactives (stupéfiants, médicaments détournés de leur usage et alcool) présentes en détention. Les auteures du rapport, Caroline Protais et Marie Jauffret-Roustide, étudient la manière dont ces substances sont introduites, mais aussi, l’organisation du marché, les relations sociales qui le sous-tendent et qu’il génère, ainsi que les réponses apportées par l’administration pénitentiaire et les unités sanitaires.
    Plusieurs préconisations, destinées à prévenir les risques psycho-sociaux liés à l’instauration d’un marché des drogues en détention, sont égalementfaites au terme de ce rapport.
    Engagé depuis 25 ans dans l’observation des drogues en France, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) produit régulièrement un ouvrage de synthèse documentant les questions clés sur l’ampleur et l’évolution du phénomène des addictions.
    Qui consomme de l’alcool, du tabac, du cannabis et d’autres substances illicites ? Quelles sont les conséquences sanitaires, sociales et pénales de ces usages ? Quel est l’état de l’offre ? Quelles réponses publiques sont apportées ?
    L’édition 2019 de Drogues et addictions, données essentielles fournit, à propos de ces thématiques et de nombreuses autres, les données les plus récentes scientifiquement validées. Rédigée par l’équipe de spécialistes de l’OFDT, elle a bénéficié des relectures des vingt membres de son collège scientifique. Si la publication est centrée sur la France, l’ouvrage fournit des éléments de comparaisons internationales, principalement au plan européen dans le cadre des données collectées par le réseau de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (EMCDDA), agence de l’Union européenne, auquel appartient l’OFDT.